Club de la Presse internationale sur "France Info TV":

Débat sur la campagne électorale, une semaine avant le premier tour des présidentielles en France

Sous la direction de Martin Baumer et avec Sarah Canals (Radio espagnole Cadena SER), Alain Rebelez (Tribune de Genève) et Danny Leder

 

Durant ce débat je me suis notamment employé à mettre en garde contre l’ascension de Marine Le Pen. Je suis revenu sur mes interviews avec elle du temps où j’étais correspondant du quotidien autrichien « Kurier ». Elle avait alors affirmé (je cite) : « Je veux effondrer l’Union européenne ». Ensuite, elle avait m’avait expliqué « Poutine défend les valeurs de la civilisation européenne ». Bien qu’elle ait mis entre temps ce discours en sourdine, elle persiste à prendre exemple sur l’hypernationaliste Viktor Orban qui a muselé les médias en Hongrie et permis à ses amis d’accéder à des positions de monopoles économiques et de détourner les subventions européennes. Marine Le Pen s’était encore récemment livrée à une compétition sordide avec Eric Zemmour pour être adoubé par Orban.

 

Surtout, un succès de Marine Le Pen lors des présidentielles françaises serait un signal désastreux pour les défenseurs de l’Ukraine démocratique, au moment ou ceux-ci comptent sur l’unité de l’Europe et des démocraties en général face à l’impérialisme de Poutine.

 

La discussion a également porté sur Jean-Luc Mélenchon, en troisième position dans les sondages après Emmanuel Macron et Marine Le Pen. J’ai expliqué que ses efforts pour rattraper et devancer Marine Le Pen pâtissaient aussi de son manque de fermeté face à la montée de l’islamisme radical dans un pays durement frappé par des massacres et attentats djihadistes (des attentats qui ont largement contribué à faire monter l’extrême-droite). Ainsi Mélenchon avait refusé de participer aux rassemblements qui avaient suivis le meurtre de deux soldats français (et musulmans) et de trois enfants et un enseignant dans une école juive à Toulouse perpétrés par Mohammed Merah. Par contre, Mélenchon qui avait participé à une manifestation contre l’Islamophobie, n’avait rien trouvé à redire quand la foule avait crié « Allahu Akbar », slogan pourtant utilisé comme crie de guerre par les assassins djihadistes.

 

Mélenchon avait également durant la crise du Covid allégué de l’insuffisance des vaccins ARN-Messagers et communié de facto avec l’extrême-droite et les anti-vax dans leur rejet du Pass sanitaire et du Pass vaccinal. Il s’agissait bien d’une tentative délétère d’accrocher ses wagons aux mouvements obscurantistes qui avaient déferlés sur la France métropolitaine et les Antilles.

 

3/4/2022